le projet SEA PLASTICs
Un engagement étudiant contre la pollution plastique océanique
L'association
SEA Plastics est une association créée en 2016 par 3 étudiants d’AgroParisTech. Passionnés par la mer et la voile, Simon, Ernest et Aymeric ont alors l'idée de mettre à profit 6 mois de leur vie, et leur bagage scientifique, pour étudier et défendre ce milieu qui leur est si précieux : la mer.
Depuis, chaque année, 4 à 5 étudiants s'engagent à leur tour sur leurs traces.
Les objectifs
Les études sur la pollution micro-plastique se multiplient. Cependant, les expéditions scientifiques permettant d'acquérir des échantillons sont coûteuses et chronophages. C'est dans ce cadre que SEA Plastics s'engage à contribuer à la recherche scientifique tout en sensibilisant dans chaque port le grand public à la réduction de la pollution plastique.
SEA Plastics : une association gérée par des étudiants
SEA Plastics est une association loi 1901 créée en 2016 par 3 étudiants d’AgroParisTech, grande école d’ingénieurs en sciences du vivant et de l’environnement. Passionnés par la mer et la voile, Simon, Ernest et Aymeric ont alors l'idée de mettre à profit 6 mois de leur vie, et leur bagage scientifique, pour étudier et défendre ce milieu qui leur est si précieux : la mer. Ils créent alors cette association, décident d’étudier les plastiques et se focalisent sur la mer Méditerranée. Ils achètent alors Le labo, bateau qu'ils aménagent pour y faire des analyses scientifiques. En 2017, ils testent alors les premiers protocoles lors d'une première expédition.
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En 2018, une nouvelle équipe reprend les rênes de l'association pour mettre en place une seconde expédition. 100 % féminine, cette équipe a eu pour objectif de consolider les volets scientifiques, communication et logistiques de l'association. Une organisation annuelle est mise en place : l'équipe "mer" est constituée des étudiants qui partent en expédition pendant leur année de césure (entre Bac+4 et Bac+5), et l'équipe "terre" est le relais de l'équipe "mer" pendant l'expédition. L'année suivante, l'ancienne équipe terre devient alors la nouvelle équipe "mer", ce qui assure un roulement annuel et rend le projet durable. Suivant ce fonctionnement, 5 expéditions ont eu lieu à ce jour.
L'expédition SEA Plastics 2022 se prépare et de nouveaux membres s'apprêtent à partir en mer, de mars à juillet 2022 !
4 à 5 mois d'expédition à la voile : un challenge sportif
Nos expéditions se déroulent en voiliers depuis la création de l'association.
Nous étions initialement propriétaires d'un ketch de 15 m de long, Le Labo, utilisé pour les expéditions 2017 et 2018. Bien qu'un certain nombre de réparations et d'aménagements devaient être réalisés pour le rendre plus fonctionnel pour les analyses scientifiques, ce fameux deux-mâts faisait la fierté de SEA Plastics !
Nous avons dédié tout un journal de bord au Labo, alors n'hésitez pas à y faire un tour pour vous rendre compte du travail accompli pour le restaurer !
Malheureusement, des problèmes techniques trop importants pour être réparés sont survenus en début d'expédition 2019 et nous avons été contraints de vendre Le Labo. Depuis, nous poursuivons nos missions scientifiques à bord de bateaux de location, ou mis à disposition bénévolement par des particuliers.
En 2020, l'expédition se déroula à bord du Dune, un voilier en bois de 1962 du fabricant italien Sangermani (visite virtuelle)
L'expédition SEA Plastics 2021 s'est déroulée à bord d'un catamaran, l'Impossible.
En 2022, nous embarquerons à bord d'un Amel Meltem, ketch de 53 pieds mis à disposition par son propriétaire Thierry, qui sera notre skipper pour cette nouvelle édition.
La pollution invisible en Méditerranée
A l’occasion de la COP21, de nombreux scientifiques ont tiré les sonnettes d’alarme quant à la santé de nos océans. Les activités humaines rejettent plus de 20 milliards de tonnes de déchets dans les océans, dont 9 millions de tonnes de plastique.
Le problème de la pollution plastique vient du fait que le plastique est très résistant. Par exemple, le PET (Polytéréphtalate d’éthylène) qui compose les bouteilles d’eau et de soda, et autres emballages alimentaires, a une structure chimique particulièrement difficile à dégrader pour les êtres vivants.
Formule développée du PET
On estime que la durée de vie d'une bouteille de plastique dans la nature est de 100 à 1000 ans. Il en résulte que les déchets plastiques s'accumulent, notamment en Méditerranée. Ce plastique peut être retrouvé flottant au large des côtes, mais la majeure partie de cette pollution est invisible, microscopique.
Durant son séjour en mer, le plastique se décompose sous la forme de microparticules appelées les microplastiques. Pour certains invisibles à l’oeil nu, ils sont présents dans certains endroits de la Méditerranée en même quantité que le plancton. Ces derniers les ingèrent en filtrant l’eau, et contaminent donc l’ensemble de la chaîne alimentaire. Cette myriade de petits fragments pose problème car ils sont ingérés par différents animaux (poissons, mollusques, tortues, oiseaux marins, etc...) et comme ils ne sont pas digérés, ils ont tendance à s'accumuler dans leurs organismes. L’ensemble de la chaîne alimentaire est donc touché, et ceux qu’on appelle les « top prédateurs » (qui n’ont pas de prédateurs, ici cétacés et requins) ont tendance à accumuler le plus de plastiques : c’est le phénomène de bio-accumulation. Comme, par ailleurs, les microplastiques ont la propriété de fixer des polluants chimiques, ils empoisonnent ces animaux, et par suite éventuellement l'Homme via la chaîne alimentaire.
Chaîne alimentaire marine contaminée par le plastique : illustration de la bio-accumulation
Mer quasi-close, la Méditerranée occidentale est une zone privilégiée d’accumulation de microplastiques. Des enquêtes ont récemment découvert une concentration de microplastiques flottant dans les eaux de surface méditerranéennes équivalant à celles des grands gyres océaniques (Cózar et al., 2015). Mais c’est aussi un véritable sanctuaire de biodiversité : 60% des espèces méditerranéennes sont endémiques et 20% d’entre-elles en voie d’extinction. Pour la préserver, une remise en question du cycle de vie des produits en plastique est nécessaire !
Une économie circulaire basée sur un suivi environnemental
Actuellement, le modèle de développement du plastique repose sur une chaîne linéaire en trois étapes : extraire la matière première (le pétrole), fabriquer, jeter.
D’après les résultats des rapports d’analyse présentés par la Fondation Ellen MacArthur lors du Forum économique mondial de Davos (2016 et 2017), une « Nouvelle Economie des Plastiques » est possible en se basant sur une économie circulaire. Selon l’ADEME, l’économie circulaire se définit comme un système économique d'échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (bien et services), vise à augmenter l'efficacité de l'utilisation des ressources et à diminuer l'impact sur l'environnement.
> Consultez les rapports de la fondation Ellen MacArthur! <
Ces rapports on fait l’objet d’un séminaire au ministère de l’économie à Paris le 13 décembre 2017, auquel nous nous sommes rendus pour rencontrer les différents acteurs impliqués dans la chaîne de valeur du plastique. Le schéma de la nouvelle économie du plastique y a été présenté et prend en compte 3 étapes majeurs :
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Créer une économie de fin de vie des plastiques (recyclage, réutilisation, autres matériaux)
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Réduire de manière drastique les fuites de plastique vers les systèmes naturels ainsi que les autres externalités négatives
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Découpler la production de plastiques des matières premières fossiles
Ce modèle semble actuellement négliger l’importance d’un suivi environnemental.
En effet, comment mesurer de manière quantitative les fuites environnementales sans un suivi annuel sur le terrain ? Comment évaluer l’impact des nouveaux matériaux sur les écosystèmes sans une analyse scientifique menée par les laboratoires spécialistes ? Enfin, comment toucher les consommateurs au sujet de cette pollution pour stopper les fuites à leur source ?
En intégrant le suivi environnemental au schéma proposé, on obtient le suivant :
Afin de mettre en place une économie circulaire bien pensée à tous les niveaux, notre association a choisi de s’impliquer dans le suivi environnemental en organisant chaque année une expédition scientifique en Méditerranée pour étudier l’impact des déchets plastiques sur la biodiversité.
Contribution à la recherche scientifique
NOS OBJECTIFS
Les études sur la pollution micro-plastique se multiplient. Cependant, les expéditions scientifiques permettant d'acquérir des échantillons sont coûteuses et chronophages. C'est dans ce cadre que SEA Plastics s'engage à contribuer à la recherche scientifique en organisant une expédition à la voile pour récupérer des données utiles par les laboratoires de recherche travaillant sur la problématique de la pollution plastique. Les membres de SEA Plastics mènent également leurs propres expériences scientifiques.
> Découvrez nos programmes scientifiques <
Pour chacun des axes des recherche abordés, nous travaillons avec des laboratoires spécialisés avec qui nous mettons au point les protocoles d’études. Nous partageons avec eux les données et les échantillons prélevés en mer pour que les analyses soient menées par des spécialistes pour certaines données, ou par nous-mêmes lorsque les analyses nécessaires correspondent à notre parcours scientifique. Nous recherchons chaque année de nouveaux partenaires scientifiques pour élargir notre domaine d’étude !
> Découvrez nos partenaires scientifiques <
Cette approche fournit des données complémentaires à celles récoltées par d’autres expéditions comme TARA, Expédition MED ou encore Expédition 7° Continent.
Lors de l’expédition en mer, notre bateau sera équipé d’une balise GPS pour suivre nos déplacements par télédétection. Notre cap sera déterminé grâce à une modélisation mathématique des zones de forte concentration en plastique qui comprend les courants marins, la température, la direction et la force du vent, la densité des déchets plastiques ...
Sensibiliser le grand public
80% des déchets plastiques retrouvés en mer proviennent des continents.
Pour tenter de réduire la pollution "à la source", nous souhaitons aller à la rencontre du public pour sensibiliser les consommateurs aux enjeux de la pollution plastique, apprendre à bien trier les déchets, voire à changer ses habitudes pour un mode de vie plus respectueux de l'environnement.
Pendant nos expéditions, nous donnons des conférences dans les ports d'escale pour aller à la rencontre de la population locale et raconter comment se déroule l'expédition. Nous participons également à des événements scientifiques et citoyens internationaux.
> Voir les prochains événements! <
Comme nous nous devons d’être exemplaires sur la gestion écologique des déchets, nous avons lancé le challenge "zéro déchets à bord !". L'objectif est d'adopter un mode de vie plus écologique sur le bateau pour produire le moins de déchets possibles. Vous retrouverez toutes nos astuces dans le journal de bord de l'équipage.
Sensibiliser les scolaires
Nous profitons aussi des escales pour intervenir dans des écoles maternelles, primaires, des collèges et des lycées pour sensibiliser les scolaires au problème de la pollution plastique et leur montrer qu'il est possible d'adopter des gestes éco-responsables et de devenir acteur contre cette pollution.
Pour les plus jeunes, suivez les péripéties de notre expédition en vous abonnant aux carnets de vols d'Isa la mouette, la mascotte de SEA Plastics !