Presque un mois que nous sommes partis, et bientôt la fin du périple espagnol. Cette semaine a été rythmée par beaucoup de sciences dans la mer des Baléares mais aussi par un certain nombre de soucis techniques (et beh oui, sinon ce n'est pas drôle...)
Lundi 18 avril
Après un petit déjeuner dans la Cala Llonga (Ibiza) encore sous la brume, nous partons vers une autre crique en longeant la côte.
La mer est d’huile et le vent calme : c’est le moment pour un prélèvement au filet manta ! Clara s’essaie au drone en mer, mais avec la vitesse du bateau et la brise, pas facile de garder le contrôle : voilà que nous le perdons de vue ! Capitaine Thierry amorce une manœuvre de sauvetage, nous faisons demi-tour et parvenons finalement à le récupérer en vol, in extremis. Ouf !
Au troisième coup de filet manta, une surprise nous attend : il est rempli de galères portugaises ! Ces petits organismes bleutés sont de grands navigateurs. Originaires des océans tropicaux, leur flotteur leur fait comme une voile. Flottant à la surface de l’eau et portés par le vent, ils peuvent parcourir de très grandes distances.
En fin d’après-midi, nous arrivons à la Cala Sant Vicenç pour y passer la nuit.
Mardi 19 avril
Départ matinal pour Thierry : nous nous réveillons en mer. Cap sur la plus grande des îles des Baléares : Majorque ! Malheureusement, le vent est de face et nous force à tirer des bords. Nous nous essayons au barrage manuel tour à tour, ce qui exige beaucoup de concentration !
En début d’après-midi, nous mettons en place la dernière expérience à bord : celle du vieillissement des plastiques dans l’eau. Pour cela, nous immergeons à tribord un panier contenant les 5 types de bandelettes plastiques, accrochées à un bout, et qui restera durant toute la durée de l’expédition.
Nous naviguons toute la journée jusqu’au crépuscule, et l’apparition des premières étoiles. Laurine sort sa guitare et nous entonnons « Sound of Silence ». Puis, à la lueur rouge de nos lampes frontales, nous déchiffrons le ciel, tout en surveillant l’arrivée d’éventuels cargos pouvant couper notre trajectoire. Vers minuit, nous atteignons enfin l’île et mouillons près de la Colonia de Sant Jordi.
Mercredi 20 avril
Nous partons à 8h : direction Cala Figuera ! Le temps est maussade, la grisaille donne à la côte des allures de Bretagne. L’arrivée à la cala est mouvementée : la baume de la grand voile se décroche, les vagues nous chahutent, mais nous arrivons sur le quai du port sans encombre. Le marinero nous avertit : la nuit sera mouvementée.
Cala Figuera ne manque pas de charme : un joli petit port de pêche encastré dans les falaises, avec ses maisons blanches.
Nous tenons un stand en fin d’après-midi, sensibilisant touristes allemands, français et espagnols, venus visiter les lieux. De belles rencontres et des échanges productifs, en anglais, français, espagnol et allemand !
En remontant sur le bateau, du fait de la houle, nous cassons la passerelle ! Mais Thierry McGyver a plus d’un tour dans son sac : il improvise un passage de fortune avec l’échelle du bateau !
Jeudi 21 avril
La nuit a été plus que mouvementée : nous découvrons au petit matin que l’échelle a été tordue, et une amarre a lâché par la force de la houle ! (Heureusement que nous l’avions doublée...)
Nous sommes contraints de quitter le port sous la pluie et la tempête, et gagnons la crique suivante, à l’abri de la houle. Journée pluvieuse : nous en profitons pour travailler, nous reposer et nous étirer, car nous partons le lendemain pour Barcelone. Le soir, nous récoltons la première série de bandelettes de l’expédition, accrochées sur le pont et au mât, pour l'expérience de vieillissement.
Vendredi 22 avril
Lever à 5h ! Nous assistons au lever de soleil qui pare la côte Est de Majorque de teintes rosées. Nous devons d’abord contourner l’île avant de mettre le cap sur Barcelone. La côte est sauvage : entre montagnes et falaises escarpées, nous profitons du paysage. Passé la baie d’Alcudia, nous sommes portés par un bon vent de travers qui nous pousse à 6-7 nœuds. Nous avançons à la voile toute la journée puis toute la nuit, durant laquelle nous nous relayons pour les quarts.
Samedi 23 avril
Nous arrivons en vue des côtes brumeuses de la Catalogne au petit matin, et à 9h, nous entrons à port Mataró, près de Barcelone. Après cette bonne nuit de navigation, nous cassons la croûte au port avec un petit déjeuner bien mérité ! Le timing était parfait, car la tempête se lève : pluie, grêle et tonnerre, nous sommes bien contents d’être à quai ! C’est le jour de San Jordi, et la ville de Mataró est en fête.
Antoine, le copain de Laurine, arrive en début d’après-midi avec sa voiture : nous en profitons pour faire le plein de victuailles. Malheureusement, une mésaventure nous attend : en l’espace de 30 minutes, sa voiture est cambriolée, son portefeuille et son ordinateur volés… Direction le commissariat !
Nous profitons de l’après-midi pour travailler sur nos tâches respectives dans un café avec une bonne connexion internet.
Nous nous réconfortons autour d’un bon diner (des frites !) pour faire passer cette journée riche en émotions.
Dimanche 24 avril
Journée de réparation au port de Mataró : nous tentons de rafistoler ce qu’il reste de la passerelle cassée. Le beau temps est revenu, ça tombe bien pour faire sécher le linge.
Nous profitons également du temps libre de la journée pour préparer la sensibilisation du lendemain, au lycée français de Barcelone.
À la semaine prochaine !
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