Le temps est bon, le ciel est bleu : notre séjour à Banyuls-sur-Mer est placé sous le signe du soleil. A l'ombre de l'institut océanographique de la ville, nous réalisons nos premiers prélèvements. Filet manta, bidon d'éthanol, tamis et filtres micrométriques : on sort l'artillerie lourde.
#LePointSciences : les prélèvements de micro-plastiques en surface
Au cas où vous ne l'auriez pas compris, le prélèvement et l'étude des micro-plastiques en mer, c'est l'activité historique de l'association. On utilise pour cela un filet manta, que l'on traine derrière le bateau durant 10 minutes à une vitesse de 2 nœuds. Ce filet tire son nom de la "raie manta", qui se nourrit en filtrant l’eau grâce à un réseau de lamelles situées dans sa bouche. Outre la comparaison poétique, ce surnom permet d'éviter le recours à son nom scientifique et parfaitement indigeste de "filet neuston à mailles micrométriques".
Une fois l'opération terminée, la manœuvre est délicate : il faut récupérer le filtre situé à l'arrière du filet et contenant les précieux micro-plastiques, et verser son contenu à travers un réseau de tamis, tout en rinçant le filet à l'eau douce pour limiter au maximum les incertitudes. Le contenu du tamis est ensuite versé dans un flacon soigneusement étiqueté. On répète ensuite deux fois le processus, afin d'obtenir les tripliquas nécessaires aux laborantins pour l'analyse et le traitement des échantillons.
Et oui, comme dirait une grande femme : "La science, c'est pas comme un petit-déj" (Manon Vichot, 27/03/2021).
A Banyuls, nous avons aussi l'honneur de recevoir un des #partenairesofficiels de l'association, le CNES, qui accompagne SEA Plastics depuis sa toute première expédition en 2017.
Chaque année, le voilier de SEA Plastics emporte à son bord la bouée Hypathia, ainsi que la balise Argonautica, qui permettent d'habiller nos prélèvements. Grâce à ses 3 capteurs, situés respectivement à 5, 25, et 50m de profondeurs, la bouée nous fournit en temps réels les conditions physico-chimiques de la colonne d'eau : température, salinité, luminosité. Ces informations sont utiles aux laboratoires qui analysent nos échantillons, notamment dans l'étude de la dégradation des plastiques de la colonne d'eau. Par ailleurs, ces informations sont recueillies en même temps par le CNES et viennent alimenter sa base de données, grâce à la localisation précise fournie par la balise. Par cette action, l'expédition 2021 s'inscrit dans le sillage de nombreux skippers du Vendée Globe 2020, qui avaient également à leur bord le couple bouée/balise du CNES.
Un grand merci à la ville de Banyuls-sur-Mer pour son accueil, nous avons adoré rencontrer les habitants durant nos stands sur le marché et à l'office de tourisme. On vous dit à l'année prochaine !
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