C'est le jour du grand départ ! Lever à 7h pour finir de ranger le bateau, faire une dernière lessive et dire au revoir aux gars du port. Nous larguons les amarres à 9 heures pétantes. Enfin nous entendons le ronronnement du moteur. Enfin nous voyons l'eau ruisseler le long de la coque. Une douce euphorie nous envahit. Nous passons la pointe de l'île avec autant d'émotions que si c'était le cap Horn. Le Dune laisse derrière lui Paul Ricard, son île, et le confinement et se dirige vers la haute mer et l'aventure ! Un sourire béat refuse de quitter mes lèvres.
- Première avarie -
Mais la réalité de la voile nous rattrape. 10 minutes après avoir passé l'île, de la fumée blanche commence à sortir du plancher. Une odeur d'huile vient nous titiller les narines. Erick est extrêmement réactif. Il enlève les planches et commence un diagnostic moteur.
Nous essayons de l'aider comme nous pouvons, mais nous ne sommes pas d'une grande assistance. Au bout d'une vingtaine de minutes, le problème est identifié. Le waterlock - là où les gaz d'échappement sont mélangés à de l'eau pour être évacués - est éventré. Une réparation de fortune suffit. Il faudra acheter des nouvelles pièces dès que possible.
- Toutes voiles dehors -
Ce détail réglé, nous envoyons le génois. Cap sur Porquerolles ! Notre objectif est d'arriver à Antibes dans quelques jours. Nous remontons par petites bonds vers le Sude Est en attendant que le vent passe à l'Ouest. A ce moment là, nous tirerons un grand bord. Au bout de quelques heures, nous mouillons dans la baie du Langoustier. L'endroit est magnifique et désert. C'est assez inhabituel de voir cette baie aussi vide, mais ce n'est pas pour nous déplaire.
L'après midi est consacrée au test du protocole d'échantillonnage en surface. Nous trainons le filet manta sur un segment rectiligne, avec l'annexe. Le filet se remplit bien et grâce à un courantomètre nous avons accès au volume d'eau filtré par le filet, une donnée indispensable pour analyser nos échantillons. Les tests se déroulent bien, même si nous récuperons beaucoup de planctons. Les séparer du microplastique ne sera pas une mince affaire!
- Contacts radios et coucher de soleil -
En fin de journée, nous quittons la baie pour un autre mouillage, plus abrité. C'est le moment que choisit la police maritime pour nous accoster. Ils nous demandent par VHF le nom du navire et du chef de bord officiel. C'est assez stressant de leur parler par radio, mais je m'en tire bien (même si j'apprends à mes dépends que M c'est Mike et non pas Maman dans l'alphabet phonétique!). Ils nous laissent partir sans encombre, ils savent qui nous sommes. Nous mouillons en face du village de Porquerolles. Là, c'est le sémaphore de Porquerolles qui nous contacte. De nouveau, je décline notre identité à mon interlocuteur, un homme assez jeune et à l'accent du Sud. Et eux aussi semblent au courant de qui nous sommes. Le soleil se couche sur notre première journée d'expédition. La mer est d'huile et le ciel magnifique. Erick installe une lampe pour que nous puissions dîner dehors. La suite s'annonce palpitante!
Super votre journal de bord. On vous suit avec grand plaisir et une part de rêve! Merci